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Medieval Philosophy

Avicennisme et averro�sme dans la po�tique et la
rh�torique islamiques m�di�vales: La tradition persane

Giovanna Lelli
Istituto Universitario Orientale di Napoli
[email protected]

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ABSTRACT: The study of medieval Islamic philosophy is necessary in order to understand Islamic thought, both medieval and contemporary. I propose that the distinction within Islamic thought between two great paradigms, the Avicennian and the Averroistic, is a fertile approach. It is true that in the field of Islamic poetics and rhetoric we find nothing that corresponds to the philosophical and religious opposition between Avicennism and Averroism. Nevertheless, in the medieval Islamic world, besides the official rhetoric which was linked to the legal culture, we can find several elements of these two great cultural paradigms even in the theory of literature. Today, a renewed interest in Islamic aesthetics and philosophy might help the West recompose its fragmented postmodernism, while it could in turn help the Islamic world construct a new, critical and non-fundamentalist approach to its classical authors.

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"Pr�che! Car ton Seigneur est le tr�s G�n�reux,

Celui qui a enseign� l’usage du Calame,

et Il a enseign� a l’homme ce qu’il ne connaissait pas". (Coran, XCVI, 3-5)

L’�tude de la philosophie islamique (et, tout particuli�rement, la falsafa, "philosophie hell�nistique de l’Islam") appara�t aujourd’hui plus importante que jamais pour comprendre la pens�e islamique non seulement m�di�vale mais aussi contemporaine. La philosophie hell�nistique de l’Islam est loin d’occuper le centre du syst�me culturel islamique du Moyen-Age. Cependant, elle se repartit en deux tendances (une tendance "orientale", avicennienne", et une tendance "occidentale", averro�ste) qui peuvent bien �tre consid�r�es comme deux paradigmes alternatifs face auxquels la pens�e islamique n’a pas cess� de se trouver du Moyen-Age a nos jours.

Plus que dans son acception proprement historique, nous utilisons ici la cat�gorie de "avicennisme" dans le sens large de paradigme n�oplatonicien et d�ductif, ce qui constitue le caract�re dominant de la culture islamique. De la m�me mani�re, nous entendons ici par "averro�sme" une vision du monde tendant � reconna�tre le fait que la recherche rationnelle et la Loi r�v�l�e appartiennent a deux champs cognitifs s�par�s, en ouvrant ainsi une perce� vers la possibilit� de la naissance d’une pens�e inductive en terre d’Islam. Mais l’averro�sme (au sens propre et au sens large) n’occupe pas aujourd’hui la place qu’il m�riterait dans les syst�mes d’enseignement des pays musulmans, tandis que les orientalistes en ont privil�gi� l’approche "externe", � la lumi�re de son r�le d’interm�diaire entre la philosophie grecque et le Moyen-Age latin. Il est d�sormais souhaitable que l’�tude de la philosophie islamique soit l’objet d’un int�r�t renouvel�, afin que l’on cesse d’en ignorer les aspects consid�r�s comme peu orthodoxes en Orient, et qu’elle ne soit plus l’apanage exclusif des orientalistes en Occident.

Dans le domaine de la po�tique et de la rh�torique il n’y a pas de correspondant de l’opposition proprement philosophique et religieuse entre avicennisme et averro�sme. Cependant, si nous consid�rons ces deux cat�gories comme deux paradigmes culturels, on peut rep�rer des �l�ments de l’une et de l’autre m�me dans la th�orie de la litt�rature.

Les textes les plus int�ressants de la tradition po�tique persane pr�sentent des caract�res surtout "avicenniens". En effet l’averro�sme est pass� pratiquement inaper�u dans les territoires orientaux du monde Islamique. Mais avant de pouvoir rendre compte exhaustivement de cette importante variation persane sur le th�me de la po�tique Islamique, il convient de d�terminer les principaux points de rep�re de cette recherche. C’est ce que nous nous proposons de faire dans les pages qui suivent.

1. A propos de l’usage des termes philosophie et Moyen-Age

Les �poques de l’histoire de l’Occident (Antiquit� classique, Moyen Age, Humanisme, Renaissance, ...) ne correspondent pas exactement aux �poques de l’histoire de l’Orient islamique. Nous n’avons pas l’intention de traiter ici un th�me si d�licat, d’autant plus que des �tudes r�centes ont m�me remis en question les traditionnelles divisions en p�riodes de l’histoire occidentale. Il suffit de rappeler que, d’un point de vue occidental, comme la notion de Moyen Age implique celle d’une Renaissance, de la m�me mani�re la notion de philosophie suppose un proc�s de s�cularisation commenc� avec la Scolastique (Corbin).

Dans le monde islamique, au contraire, la centralit� du probl�me religieux a emp�ch� la r�alisation d’une authentique s�cularisation du savoir, tandis que les renaissances culturelles r�centes (comme la nahda dans le monde arabe ou la r�volution constitutionnelle en Iran) n’ont pas achev� un proc�s digne d’�tre consid�r� comme une v�ritable Renaissance, consistant � situer les Classiques dans l’histoire, par le biais de l’acquisition d’une conscience historique moderne. Pour cette raison, lorsqu’on parle de philosophie islamique (dans son sens large de pens�e syst�matique) il faut toujours se souvenir de la pr��minence du facteur religieux. De la m�me mani�re, on entendra ici par Moyen Age islamique une p�riode comprise environ entre le VII�me et le XV�me si�cle A.D. (tout en sachant que, pour certains aspects de son id�ologie, le Moyen Age islamique se prolonge jusqu’� l’�poque contemporaine).

2. Existe-t-il une esth�tique islamique?

Il a �t� souvent affirm� que le Moyen Age Islamique ne poss�de pas une th�orie syst�matique de la litt�rature (von Grunebaum) et, a plus forte raison, qu’il ne poss�de pas une "esth�tique qui groupe tous les moyens d’expression artistique sous la cat�gorie du beau" (Gabrieli, 54). Ce genre d’affirmations se heurte cependant � deux limites. Premi�rement, elles ont �t� faite � partir d’un point de vue "externe", en comparant la culture islamique avec les d�veloppements connus par la culture europ�enne apr�s l’Humanisme et la Renaissance. Deuxi�mement, il s’agit d’affirmations fortement li�es � une approche id�aliste de l’esth�tique (la r�f�rence de Gabrieli est Croce). Tout en tenant compte des diff�rents contextes culturels, il est possible de r�pondre � Gabrieli comme Eco avait r�pondu � l’esth�tique id�aliste � propos de la question sur l’existence d’une esth�tique m�di�vale (occidentale): "Paradoxalement, ce n’est pas le Moyen Age qui n’a pas une esth�tique : c’est le monde moderne qui en a une trop �troite. Ceci au moins pour r�pondre aux m�fiances de la critique id�aliste" (Eco, 22).

Il nous semble l�gitime de faire un parall�le entre esth�tique occidentale et islamique parce que l’Europe latine et l’Orient Islamique appartiennent en v�rit� � un seul grand syst�me culturel dont l’unit� ne sera bris�e qu’autour du XVI�me si�cle. Apr�s la d�couverte de l’Am�rique, en effet, l’axe du commerce international se d�place de la M�diterran�e vers l’Atlantique, en entra�nant d’un c�t� la d�cadence de la civilisation marchande de l’Islam m�di�val, et de l’autre c�t� l’essor de l’Europe du Nord-Ouest qui s’oriente vers la modernit� et le capitalisme. Il est important aujourd’hui de souligner l’existence de cette unit� culturelle Nord-Sud de la M�diterran�e, en r�pondant ainsi � l’id�e r�pandue mais fausse qu’il y ait une sorte d’incompatibilit� historique entre l’Occident et l’Islam, comme s’il s’agissait de deux ennemis historiques (Huntington). D’ailleurs, on sait que le pr�jug� de l’extran�it� culturelle entre l’Occident et l’Islam ne remonte pas � une �poque ant�rieure au XIX�me si�cle, tandis que les hommes de l’Humanisme et de la Renaissance incluaient dans la notion de "Classiques" non seulement les Grecs et les Romains, mais aussi les Arabes et les Juifs. En diffusant l’�tude de la philosophie islamique en dehors du cercle des orientalistes en Occident, on se renouerait donc avec les racines m�mes de la modernit� occidentale.

La po�tique et la rh�torique sont les aspects de l’esth�tique que la pens�e islamique a analys� le plus syst�matiquement. Dans la reconstruction de la th�orie de la litt�rature islamique il convient d’adopter une approche centr�e sur l’opposition entre le paradigme avicennien et le paradigme averro�ste, car elle parcourt toute l’histoire de la pens�e Islamique tout en penchant en faveur du pemier. En d�veloppant la recherche autour de quelques points de rep�re fondamentaux (tels que: acceptation ou refus de l’�manatisme, th�orie de l’imagination comme facult� ind�pendante des sens ou li�e aux sens, acceptation ou refus de l’intellect agent comme dator formarum, caract�re extrins�que ou intrins�que des formes vis-a-vis de la mati�re, refus ou acceptation des causae secundae, attitude vis-�-vis des Anciens) il sera possible de jeter une lumi�re nouvelle sur la po�tique islamique , sur ses intuitions de modernit� et sur ses replis m�taphysiques.

3. La po�tique persane : variation sur un th�me Islamique

A l’�poque m�di�vale, donc, l’Europe latine et l’Orient Islamique sont deux sous-syst�mes qui forment un plus vaste syst�me culturel fondamentalement unitaire. La notion de civilisation islamique n’est pas de caract�re religieux ou ethnique, mais culturel. Elle est en effet le produit d’une synth�se grandiose � laquelle ont particip� Arabes, Berb�res, Juifs, Turcs, Iraniens, Musulmans, Chr�tiens, .... La culture de cette civilisation s’est exprim�e en arabe (le moyen privil�gi� de la transmission du savoir religieux, scientifique et philosophique) aussi bien qu’en d’autres langues, et notamment en persanet en turc. Mais il est �vident que le facteur linguistique, qui dans l’�ge moderne co�ncide presque avec le concept de nation, avait � l’�poque une valeur purement formelle, et les diff�rentes langues n’�taient qu’une "variation sur un th�me islamique" (Bausani).

Cette approche nous permet d’affirmer qu’il existe une po�tique islamique, qui, sans avoir toujours trouv� une expression autonome par rapport aux autres branches du savoir, est � la base de toutes les litt�ratures islamiques du Moyen Age. Nous n’entendons pas par l� nier les caract�res qui distinguent les diff�rentes "sous-po�tiques" musulmanes. Au contraire, nous nous proposons d’en analyser une: la po�tique persane qui, � la diff�rence de la po�tique arabe, a �t� relativement peu �tudi�e. Ceci est d� au fait que la plupart des tra�t�s persans m�di�vaux qui ont �t� explicitement consacr�s � cette mati�re manquent d’originalit� par rapport a leurs homologues arabes, et ils ne contribuent pas � la reconstruction de la th�orie litt�raire persane. Cependant, on ne peut pas, dans ce domaine, se limiter � l’�tude des tra�t�s officiels, mais il convient d’adopter une approche transversale, en parcourant des textes h�t�rog�nes de la tradition persane. Il ne faut pas oublier d’ailleurs le relativisme historique de notre position de chercheurs modernes vis-�-vis du Moyen Age, car l’exigence de tracer les limites de l’esth�tique rel�ve d’une division typiquement moderne du savoir.

3.1. Points de rep�re

Afin de reconstruire la po�tique persane il convient de suivre cinq directions de recherche, chacune repr�sent�s par un groupe de textes. En voil� la liste.

1) Les tra�t� de po�tique et de rh�torique officiels et traditionnels. Il s’agit de textes qui, malgr� leurs limites, ne peuvent pas �tre ignor�s par le chercheur. L’Interpr�te de l’Eloquence de ‘Omar al-R�duy�ni (XI�me-XII�me si�cles), Les Jardins de la Magie dans les Finesses de la Po�sie de Rashidoddin Vatv�t (XII�me si�cle), et le Dictionnaire des R�gles de la Po�sie Persane de Shams-e Qeys (XIII�me si�cle) sont les trois textes fondamentaux de ce premier groupe, et il sont a la base de l’enseignement de rh�torique dans les �coles et les universit�s iraniennes jusqu’� nos jours. Ces textes ont �t� r�dig�s en persan car il ont �t� con�us comme des oeuvres de vulgarisation s’adressant � un public de culture moyenne ne connaissant pas l’arabe. Il convient aussi de mentionner les Tazkere, des anthologies po�tiques qui comprennent, dans la plupart des cas, des simples listes de noms d’auteurs et de vers.

2) Les oeuvres litt�raires. Etant donn� la richesse de la litt�rature persane, il s’agit d'un domaine tr�s vaste. On sait que les po�tes et les �crivains composent leurs oeuvres sur la base d’une po�tique dont ils sont plus ou moins conscients, et qu’ils expriment d’une fa�on plus ou moins explicite. Il convient aussi de tenir compte du fait que dans le monde islamique l’autorit� en mati�re de critique litt�raire ne revient pas aux po�tes (comme dans l’Arabie ante-islamique), mais aux philologues, aux savants (‘ulam�’) et, plus en g�n�ral, � la "classe" de la bureaucratie (les kutt�b, v�ritable pilier de l’administration gouvernementale, � qui sont confi�es, � partir du IX�me-X�me si�cles, les missions culturelles essentielles ainsi que la transmission du savoir (Bencheikh). Cependant, au fur et � mesure qu’on se d�place vers les territoires orientaux du monde islamique, certains caract�res dominants de la culture officielle font place � des exceptions, et les po�tes semblent, au moins en partie, rentrer dans leurs droits en mati�re de critique litt�raire. Ainsi, le scientifique et polygraphe iranien Nasiroddin Tusi peut �crire : "Selon les philosophes grecs la repr�sentation imaginative rel�ve de l’essence de la po�sie, tandis que selon les po�tes arabes et persans elle rel�ve de ses qualit�s", en mettant sur le m�me plan les philosophes grecs qui s’�taient occup�s de po�tique et les po�tes arabes et persans. Cette observation t�moigne du fait que des l’�poque certains auteurs consid�raient les oeuvres litt�raires comme d�positaires d’une th�orie de la litt�rature.

Parmi les textes de ce groupe, ceux qui pourraient rev�tir le plus grand int�r�t sont les oeuvres mystiques, telles que celles de Faridoddin ‘Att�r et ‘Eyn al-Qoz�t al-Hamad�ni.

3) Les encyclop�dies. Ce genre, diffus� dans tout le monde islamique, est l’incarnation m�me d’une approche universelle et interdisciplinaire du savoir.

4) Les textes d’inspiration philosophique li�s � la tradition de la falsafa orientale (c’est a dire la "philosophie hell�nistique de l‘Islam", repr�sent�e notamment par les oeuvres en arabe de al-Kindi, al-Far�bi et Avicenne). Cette tradition offre peu d’exemples de textes en persan, comme l’oeuvre ci-dessus mentionn�e de Nasiroddin Tusi, Les R�gles de la Po�sie, et, du m�me auteur, le tra�t� de logique intitul� Les bases de la connaissance (As�s al-eqteb�s). Il s’agit encore de textes de vulgarisation s’adressant � un public qui ne lisait pas l’arabe, mais les bases philosophiques qu’ils sous-entendent les rendent tout de m�me fort int�ressants.

5) Last but not least, les d�veloppements en mati�re de th�orie litt�raire qui ont vu le jour, � partir du XIII�me si�cle, dans l’Inde musulmane, o� le persan devient la langue litt�raire aussi bien que la langue officielle de l’administration.

Probablement, la position "p�riph�rique" de l’Inde musulmane � l’int�rieur du syst�me culturel islamique, ainsi que l’importance des contacts avec la riche tradition du subcontinent, ont permis des d�veloppements dans le domaine de la po�tique qui n’avaient pas pu se r�aliser dans les territoires iraniens. Aupr�s des musulmans de l’Inde la langue arabe, ne serait-ce qu’a cause de la distance g�ographique, est per�ue comme lointaine, bien qu’elle jouisse toujours du prestige qui revient � la langue de la r�v�lation. En territoire iranien, malgr� l’essor de la litt�rature persane, l’arabe est encore la langue scientifique et philosophique par excellence, tandis qu’en Inde ce r�le est jou� par la langue persane. L’intelligentsia indienne, dont le persan n’�tait pas, dans la plupart des cas, la langue maternelle, avait donc l’exigence d’objectiver, analyser et canoniser la langue et la litt�rature persane. Comme de nombreux auteurs iraniens s’�taient consacr�s � l’�tude de questions relatives � la langue et � la litt�rature arabe, de nombreux auteurs indiens r�digent, eux aussi, des dictionnaires, des encyclop�dies, des tra�t�s de lexicographie et �pistolographie en persan. En outre, l’usage r�pandu parmi les po�tes persophones de l’Inde de r�diger des pr�faces � leurs ouvrages, nous a fait parvenir des sp�cimens de v�ritables manifestes de po�tique (cfr. par exemple les pr�faces aux ouvrages po�tiques de Amir Khosrow Delhavi, XIII�me-XIV�me si�cles). Ceci semble attester que dans cette aire du monde islamique non seulement les philologues et les bureaucrates, mais aussi les po�tes exer�aient une autorit� en mati�re de critique litt�raire.

En Inde, comme dans tous les territoires orientaux de l’Islam, l’averro�sme passe inaper�u, tandis que l’avicennisme laisse des traces profondes dans tous les domaines de la culture. Au m�me temps, la p�n�tration de la mystique musulmane (soufisme) dans le subcontinent (surtout, � partir du XIII�me si�cle, dans son interpr�tation "panth�iste" de Ibn al-‘Arabi) a trouv� un terrain favorable � cause de certaines affinit�s avec l’hindouisme. L’�tude de la po�tique persane de l’Inde, donc, doit tenir compte de ses rapports �ventuels avec la po�tique sanscrite.

Conclusion

Dans une �poque contrast�e comme la notre qui, faute d’une d�finition meilleure, a �t� appel�e "postmoderne", � quoi sert l’�tude de la philosophie? Et a quoi sert, tout particuli�rement, l’�tude de la philosophie Islamique ?

En Occident, la diffusion de cette derni�re discipline en dehors du cercle �troit des orientalistes peut contribuer � la recomposition d’une identit� historique qui, pour beaucoup d’aspects, appara�t aujourd’hui fragment�e.

Quant aux pays musulmans, ils ont peut-�tre un besoin encore plus urgent de revenir aux �tudes de philosophie . La pens�e islamique contemporaine, en effet, se trouve dans la n�cessit� de transformer, dans un sens non fondamentaliste, son rapport avec sa propre tradition. Seul l’�tude critique et philologique des Classiques m�di�vaux peut permettre, gr�ce au d�veloppement d’une v�ritable conscience historique, de situer les Classiques dans l’histoire et de jeter les bases d’une connaissance moderne et inductive. Mais la tradition, comme d’ailleurs toute la culture, est une pens�e transmise et interpr�t�e par le langage. Ainsi, l’�tude de la po�tique et de la rh�torique islamiques, en tant que lieu privil�gi� de r�flexion sur le langage au Moyen Age, est destin�e � jouer un r�le qui d�passe bien le domaine de la th�orie litt�raire

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Bibliographie

Bausani, Alessandro & Pagliaro, Antonino, La letteratura persiana, Firenze-Milano, Sansoni-Accademia, 1968.

Bencheikh, Jamel Eddine, Po�tique arabe, Paris, Gallimard, 1989.

Corbin, Henri, Histoire de la philosophie islamique, Paris, Gallimard, 1986.

Croce, Benedetto, Estetica, Bari, Laterza, 1902.

Eco, Umberto, Il problema estetico in Tommaso d’Aquino, Milano, Bompiani, 1970.

Gabrieli, Francesco, "Corr�lations entre la litt�rature et l’art dans la civilisation musulmane" : Classicisme et d�clin culturel dans l’Histoire de l’Islam, Paris, �ditions Besson & Chantemerle, 1957, pp. 53-70.

Grunebaum, G.E. von, "Arabic and Persian Literature : Problems of Aesthetic Analysis" : La Persia nel medioevo, atti del convegno internazionale (Roma, 31 Marzo-5 Aprile 1970), Roma, Accademia Nazionale dei Lincei, 1971, pp. 337-349.

Rypka, Jan, History of Iranian Literature, Dordrecht-Holland, D.Reidel Publishing Company, 1968.

Huntington, Samuel, The Clash of Civilisation, 1996.

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